jeudi 2 février 2017

BM 2017 | Critique de Léa Holcbecher

Les Sauteurs | M. Siebert, E. Wagner, B. Sidibé
Danemark/Mali | 2016 | 80'

Poursuivre tout désir afin d’en faire une réalité

Réalisé par M. Siebert, E.Wagner et A.B Sidibé, Les sauteurs est un témoignage politique touchant qui remet en question les préjugés et la discrimination à l’égard des migrants. Campant depuis 15 mois sur la colline de Gourougou au nord du Maroc, à côté de l’enclave espagnole de Melilla, Abou reporte la dure réalité des Africains dans une importante étape migratoires. De par ces images, on découvre les conditions difficiles dans lesquelles vivent ces hommes qui n’ont pour but que de traverser la frontière qui les sépare de l’Europe afin d’y vivre. Tous animés par ce désir inconditionnel, ils s’y voient aimés, avec du travail et un avenir, heureux

Bien que leurs conditions de vie soient plus que difficiles, les campeurs de Gourougou regorgent de valeurs et de bonne foi. Espoir, envie et persévérance sont les clés de leur réussite essentielle ! Ces Africains s’entraident et forment une véritable famille. Ils sont tous « comme des frères ». Bien qu’il leur soit impossible de voir la réussite ou encore d’éprouver de la satisfaction sur cette colline, ils n’oublient cependant pas d’être heureux. Ils maîtrisent le foot, la danse, le chant et les jeux de société avec brio et portent sur leurs visages un sourire rayonnant que nous voyons parfois plus rarement chez les personnes que ces hommes envient, ceux qui vivent de l’autre côté de la frontière.

Tournées à l’aide d’une petite caméra de poche, ce documentaire coup de poing nous transporte dans le quotidien des migrants africains. L’image mobile suit chaque mouvement du cameraman malien, ce qui nous permet de nous retrouver confronté à tout ce qu’il vit. Abou recherche la beauté, et une existence, à travers ses images. Grâce à de longues séquences, aux places de la caméra choisies avec soin, aux zooms, Abou offre au film un charme grandement appréciable et un témoignage rare. 

mercredi 1 février 2017

BM 2017 | Critique de Léna Nicol

Los Nadie | Juan Sebastiàn Mesa
Colombie | 2016 | 84'

Revolution Mentale

« Celui qui ne voyage pas,
Celui qui ne lit pas,
Celui qui n’écoute pas de musique,
Celui qui ne sait pas trouver grâce à ses yeux. Il meurt lentement
Celui qui détruit son amour-propre, 

Celui qui ne se laisse jamais aider. Il meurt lentement
Celui qui devient esclave de l’habitude 

Refaisant tous les jours les mêmes chemins, 
Celui qui ne change pas de cap lorsqu’il est malheureux au travail ou en amour,
Celui qui ne prend pas de risques pour réaliser ses rêves,
Celui qui, pas une seule fois dans sa vie, n’a fui les conseils sensés. 

Vis maintenant Risque-toi aujourd’hui ! Agis tout de suite ! 
Ne te laisse pas mourir lentement ! Ne te prive pas d’être heureux ! » 

Lu par la jeune Manu, l’une des protagoniste du film, cet extrait du poème de Martha Medeiros résume bien l’esprit de LOS NADIE. Un groupe de jeunes punks vit à Medellin, grande ville au nord de la Colombie. La musique punk, les tatouages, le street art et l’amitié, le rapport parents-enfants… Un film qui fait du bien, de « révolte mentale », un film qui donne envie de se battre contre le système, de voyager et de croire en nos rêves. De trouver une vie qui nous correspond. 
Avec de la rage et de la douceur, ce film est une petite perle tournée en noir et blanc qui lui donne encore plus de charme. Le réalisateur explique que le noir/blanc a été choisi pour ne pas connaître l’heure à laquelle les actions se déroulent. Juan Sebastian Mesa recherchait aussi une certaine monotonie pour qu’on se concentre plus sur les personnages. « Los Nadie » signifie « The Nobodies », « ceux qui ne sont personne », et ce titre colle parfaitement au film. Les protagonistes principaux sont tous des adolescents qui se réveillent inquiets et affamés parce qu’ils n’ont plus un rond et peu d’avenir. 

Composée de jeunes adultes tous plus attachants les uns que les autres, cette petite bande se voit dans une « révolution mentale », avec des rêves plein la tête. Ce film est touchant, révoltant, poétique, sublime. Il nous parle bien de la ville de Medellin, qui, connue pour le trafic de drogues et la violence, est devenue beaucoup plus culturelle mais avec une grande difficulté pour trouver un emploi. Notons également que ce film à été tourné seulement en dix jours. Impressionnant non ? On ne s’ennuie pas une seconde, le scénario et toutes les différentes histoires qui se rejoignent, collent parfaitement. Un vrai beau film qui donne envie de prendre son courage à deux mains et de tout plaquer pour découvrir le monde et qui on est. 

dimanche 29 janvier 2017

BM 2017 | Critique de Manon Jaquin

Layla M. | Mijke de Jong 
Pays-Bas | 2016 | 98'


Layla M. est le nouveau long métrage de la réalisatrice néerlandaise Mijke de Jong. C’est l’histoire d’une jeune femme marocaine vivant dans la ville d’Amsterdam et de confession musulmane. Layla se révolte contre la discrimination envers sa religion et se radicalise dans un groupe extrémiste. Elle rencontre Abdel, un homme radicalisé lui aussi, avec qui elle se marie. Le couple part au Maghreb en laissant la famille de Layla à Amsterdam. Elle souhaite aider son prochain dans la lutte radicale mais déchante rapidement quand elle découvre les horreurs que son mari et les partisans masculins du groupe exécutent.

Ce film expose très bien le problème existant et présent que l’on vit aujourd’hui. C’est-à-dire la radicalisation des jeunes dans l’islam extrémiste et le départ de certains d’eux dans les pays musulmans. Layla M. expose la réalité de ce milieu et les possibles déceptions que peuvent vivre les jeunes qui espèrent apporter un véritable changement. Layla est confrontée à la réalité de la place de la femme dans un ménage islamique et fait face à des désillusions et des déceptions par rapport à sa place dans le combat. Ceci est presque pédagogique pour le spectateur qui se rend compte de ce qu’il se passe vraiment après le départ d’Europe. Le film est réalisé chronologiquement: nous suivons la progression du couple et de Layla dans leur combat. Le petit bémol est que nous commençons le film par une scène de Layla en train de jouer au football et de s’énerver contre des hommes qui l’insultent par rapport à sa religion. Nous comprenons qu’elle est déjà radicalisée mais n’avons pas les étapes ou la progression de ce choix. Au niveau de la musique ce qui est remarquable c’est la fin qui finit sans musique sur un plan de Layla en pleurs. Ce silence est sans doute fait pour laisser au spectateur le choix de ses émotions. 

Je trouve ce film très intéressant, car il apporte une vision différente à ce que nous avons l’habitude de voir dans les médias et sur internet. En effet, la vision interne d’un couple et focalisée sur un personnage féminin change. Nous pouvons même comprendre l’énervement de Layla et pour quelles raisons elle se radicalise. La xénophobie est beaucoup trop présente et croît de jour en jour: quel combat est la meilleure solution ? À vous d’en juger. 

BM 2017 | Critique de Léna Nicol

Amerika Square | Yannis Sakaridis
Grèce | 2016 | 87'

Une haine ancrée dans la peau

Des gros plans semblables au somptueux générique de la fameuse série « Dexter », des personnages très charismatiques, de la tension, de l’intrigue. Le deuxième long métrage de Yannis Sakaridis, Amerika Square se déroule au centre de la toute nouvelle Athènes d'aujourd'hui et a tout d’un bon thriller politique. Ce film nous plonge dans l’univers du tatouage et dans un immeuble d'habitation avec différents locataires. Nous pouvons y découvrir leurs obsessions, leurs différents sentiments et points de vue face aux migrants, à travers les parcours et vécus de 4 personnages.  
Billy (Yannis Stankoglou) est propriétaire d'un bar et d’un salon de tatouages avec sa soeur, Nadia (Rhea Pediaditakis). Selon moi c’est le personnage principal du film, il vole la vedette à tous les autres. Quand Teresa (Xenia Dany), un belle chanteuse africaine vient se faire faire un tatouage dans son studio, il tombe très vite fou amoureux d’elle, alors que Teresa rêve de faire de la musique à l’étranger. Billy l’aide à réaliser son rêve, ce voyage. Nous avons aussi John Stankoglou Nakos (Makis Papadimitriou), aussi acteur dans Suntan, qui joue encore une fois « un rôle de salaud ». Pour lui, ce sont les personnages les plus intéressants à incarner. Makis joue ici un rôle de « Tanguy » : 38 ans, sans emploi, toujours chez ses parents et locataire dans le même bâtiment. Lui, il a des problèmes psychologiques et déteste les étrangers. Il élabore ainsi un plan «d'extermination» pour les éliminer… 
Un réfugié syrien Tarek (Vasilis Kuhkalani) et sa fille de sept ans veulent également se rendre dans un autre pays européen, mais leurs plans ne vont pas se dérouler comme prévu…

Amerika Square est pour moi le meilleur film de ce festival, avec Suntan. Les films grecs sortent du lot pour moi cette année: les plans sont magnifiques, la lumière, l’ambiance, les couleurs, les acteurs, le scénario. Ce film nous tient en éveil du début à la fin, on s’attache aux personnages, on a envie de savoir ce qu’il va se passer. La fin est très bonne aussi. Pour moi, c’est un grand film et il n’a rien à envier à un thriller américain.

samedi 28 janvier 2017

BM 2017 | Critique de Manon Joquin

Les Sauteurs | M. Siebert, E. Wagner, A. B. Sidibé
Mali/Danemark | 2015 | 80'

Le documentaire Les Sauteurs de Estephan Wagner, Moritz Siebert et Abou Bakar Sidibé retrace l’aventure d’hommes partis du Mali et d’autres pays africains pour passer la frontière à la ville de Melilla, une enclave espagnole au Maroc, leurs conditions de vie étant devenues trop difficile dans leurs pays d’origine à cause des différentes guerres et de la misère. Dans ce film, nous sommes spectateurs de leur vie dans le camp sur le Mont de Gourougou et nous entrons dans leur intimité et leurs rêves grâce à la voix-off de Abou. Il nous explique l’enjeu de passer cette barrière et l’envie incessante de rejoindre l’Europe. 

Le long-métrage est composé de différents types d’images. Les plans que le protagoniste principal filme avec sa caméra d’appoint à l’intérieur du camp installé sur la colline Gourougou sont entrecoupés par les plans des différentes caméras de surveillance de la barrière. Nous progressons avec Abou dans les étapes de l’intrigue, comme les différentes tentatives de passer la barrière. Grâce à la bande-son de ses confessions, Abou nous explique la situation dans laquelle lui et ses frères, comme il aime les appeler, sont. En effet, ce monologue nous explique à quel point ceux ci sont conscients des enjeux politiques dans lesquels ils se trouvent et surtout de la situation des migrants en Europe. Malgré tout, ils veulent atteindre les pays européens, car leur vie y sera toujours meilleure que sur cette colline. Le concept de montrer des images tournées par un amateur apporte du réalisme incroyable et touchant. Abou raconte que grâce à cette expérience, il se construit, apprend à percevoir les choses différemment et à exister. « Son pays est exploité par les pays européens et maintenant il veut entrer en Europe mais on l’en empêche », il ajoute : « ils ne peuvent pas tout nous prendre ». 

Personnellement, j’ai vraiment trouvé ce film incroyable. Nous passons des rires aux larmes sans fiction, ni mensonges. C’est plein de sincérité et de réalisme. Je conseille à tout le monde de voir ce film, car il apporte un aspect concret et entier à ce qu’il se passe de ce côté de la frontière et un nouvel aspect du problème tellement actuel et surtout différent de ce que les médias occidentaux nous racontent. Une sacrée expérience de vie et de partage. 

BM 2017 | Critique d'Agathe Binder

Layla M. | Mijke de Jong 
Pays-Bas | 2016 | 98'


Layla M., jeune fille musulmane vivant à Amsterdam West, dérive vers un extrémisme religieux. Elle ne se sent pas appartenir au monde dans lequel elle a grandi. Elle sent une différence entre elle et ceux qui l’entourent et vit leur regard comme une agression. A rasion, elle remarque autour d’elle des injustices issues d’une mixité sociale et d’un racisme latent. Motivée par un sentiment de colère qui l’amène à des excès et un sentiment de persécution, elle finit par revendiquer cette différence et la prend comme une arme.


Ce film hollandais réalisé par Mijke von Jonge apporte une vision hors du commun sur ce phénomène actuel qu’est le radicalisme. Dès le début du film, la tension et la colère que ressent Layla nous sautent à la gorge. On ressent immédiatement par l’excellent jeu de Nora El Koussour que la jeune femme, en recherche d’identité, choisit la colère et la haine pour alliées et comme identité. Les discussions entre elle et sa famille nous montrent à quel point le dialogue est rompu et ne sert plus à rien. Elle vit un amour sincère avec Abdel, un homme radicalisé avec qui elle pense qu’elle pourra mener un combat pour leur cause. Elle sera rapidement confrontée à des désillusions auxquelles elle devra faire face, seule. 

BM 2017 | Critique de Rayane Chraïti

Los Nadie | Juan Sebastián Mesa
Colombie | 2016 | 84'


Ne te laisse pas mourir lentement !
Ne te prive pas d’être heureux !*

...C’est le cri de la Jeunesse de Medellin qui nous parvient à travers « Los Nadie », premier long-métrage Juan Sebastian Mesa. Le jeune réalisateur colombien porte un regard plein de tendresse sur une jeunesse qui vit à Medellin, une ville au dessus de laquelle la violence, invisible mais constamment présente, plane. En effet Medellin a longtemps a été réputée pour être l’une des villes les plus violente d’Amérique du sud.
Par un procédé noir-blanc, le réalisateur nous plonge dans un monde intemporel qui se concentre avant tout sur le quotidien et les chemins de cinq jeunes adultes qui se rencontrent au croisement de la culture punk. A travers leur art, la musique, le graffiti, le jonglage, ces jeunes expriment leur désaccord avec la société dans laquelle ils vivent, ainsi que leur leur désir de liberté. La plupart souffrent de la pauvreté et relations compliquées avec leurs parents qui n’acceptent pas leur forme de rébellion, ni leur différence. 
Composée majoritairement de musique punk, la bande-son nous ouvre la porte du monde de ces jeunes révoltés. La proximité avec les personnages nous fait vivre une aventure pleine de vie, de rires, de pleurs, de colère, mais surtout très touchante. Depuis les hauteurs de la ville, le regard porté vers le Sud, Ana, Pipa, Mechas, Camilo et Manu nous emmènent avec eux dans leur rêve. 


* extrait du poème « A morte devalgar » de Martha Medeiros

Bm 2017 | Critique de Manon Jaquin

Suntan | Argyris Papadimitropoulos
Grèce | 2016 | 105'
C’est à travers le regard de Kostis - un quadra triste, mollasson, enlisé dans sa solitude et qui n’a aucune raison d’aimer la vie - que Argyris Papadimitropoulos, le réalisateur de Suntan, nous expose à la brutalité du vieillissement. Le protagoniste principal du film rencontre Anna et ses amis venus profiter de l’été sur les magnifique îles grecques. Une brève aventure provoque chez Kostis l’espoir d’une histoire d’amour mais la jeune femme aux mœurs légères n’est plus intéressée. C’est alors que Kostis sombre peu à peu dans la folie…
Le film montre une belle palette d’émotions de la vie, de ses espoirs à ses désillusions. C’est par ses responsabilités de médecin sur l’île et la jeunesse décadente du groupe de jeunes touristes et surtout de la sexualité débridée d’une jolie jeune femme, Anna, que nous comprenons le passé et le quotidien monotone du médecin. Kostis n’a jamais vécu ces moments de fêtes et de liberté, comme ce film l’illustre par moment avec exagération: il s’attache à cette bande et souhaite rattraper le temps perdu. Le manque d’amour et une adolescence ennuyeuse amène à comprendre la dégradation de l’état d’esprit du protagoniste principal. 

« Suntan » est particulièrement intéressant par le jeu des acteurs, dont Makis Papadimitriou qui joue Kostis, la dégradation psychologique et tragique de cet homme et le fil conducteur entre la fiction et son protagoniste. On en ressort chamboulé, car nous passons d’une envie forte de partir au soleil, faire la fête entre potes et profiter de la vie sans se soucier des conséquences du lendemain, à une scène d’agression et de peur. Comme l’a souligné l’acteur que nous avons pu rencontrer après la projection, ce n’est jamais facile d’incarner un salaud !



BM 2017 | Critique de Léa Holcbecher


Collective Invention | Kwon Oh-kwang 
Corée du Sud | 2015 | 92'

Comme un poisson sur Terre

Dans la section « Abus de pouvoir », Collective invention marque les esprits. Son scénario est passionnant, plein d’humour et inhabituel. Celui-ci dénonce des sujets graves, à savoir l’irrespect des droits de l’homme et la chasse à la différence, mais est cependant très plaisant. Kwon Oh-kwang, réalisateur coréen, introduit parfaitement ces affreuses réalités dans une comédie amusante. 

Collective invention est l’histoire d’un homme qui, suite à la prise de médicaments provenant d’un centre médical très développé, se métamorphose peu à peu en poisson. Dès le début de sa transformation, celui-ci mène une vie rude et souffre constamment de discrimination et n’a d’autre envie que d’être « normal ». Cependant, le film regorge de perpétuels retournements de situations, ce qui offre, à ce long métrage, une fin inattendue qui porte à réflexion et remet en question notre façon d’être avec les autres.

Le jeu des personnages apporte une grande touche de drôlerie au scénario. Chacun est atypique, se diffère par sa manière d’être. Les effets spéciaux du poisson en devenir sont d’une grande finesse. En effet, on apprécie grandement ce personnage et ses caractéristiques particulières. De par son regard, ses gestes, sa façon d’être, celui-ci nous touche profondément. 
Collective invention est à voir ! Il met l’accent sur des sujets sensibles qui ne devraient plus avoir lieu d’être de nos temps. La peur et la condamnation de la différence sont causes de grandes injustices dans le monde et c’est en offrant une vision particulière sur ces réalités que cette comédie se démarque fortement. 

BM 2017 | Critique de Léa Holcbecher

Los Nadie | Juan Sebastiàn Mesa
Colombie | 2016 | 84 min

C’est une véritable balade urbaine au cœur de la ville de Medellin que nous propose le réalisateur Juan Sebastiàn Mesa à travers son film Los Nadie. En suivant les vies de cinq personnages faisant partie d’un mouvement punk, le réalisateur met en scène la révolution personnelle de ceux-ci quant à la situation tendue et la violence présente en permanence dans cette ville d’Amérique latine. Subissant de plus, une forte pression familiale, les jeunes punks cherchent une échappatoire à ces réalités en adorant les tatouages, le jonglage, l’art de la rue, la musique, la fête… Tous animés par une grande envie de voyager et de découvrir le monde et ses cultures, Camilo, Mechas, Manu, Ana et Pipa forment rapidement une famille dirigée par les mêmes rêves et intérêts.

Le noir-blanc de l’image donne à Los Nadie, sa particularité la plus intéressante. Il permet tout d’abord de se focaliser complètement sur les personnages et de découvrir profondément leurs rôles respectifs sans être mentalement distrait par l’immense variété de couleur qu’offre la ville de Medellin. Ce procédé souligne aussi une certaine monotonie de la temporalité, ce qui nous permet de suivre les personnages de manière permanente.
Le suivi rapide et spontané de la caméra nous permet également de nous plonger à part entière dans la vie de ses personnages: Los Nadie offre 84 minutes intenses dans lesquelles on se sent concernés par chacune des préoccupations de cette jeunesse.

Los Nadie offre donc à ses spectateurs une vision des tensions présentes au sein de certaines villes d’Amérique latine, mais exprime parallèlement, un message fort, celui « qu’il ne faut pas oublier d’être heureux ». 


A voir absolument !

mercredi 25 janvier 2017

Le Jury des Jeunes et les critiques en herbe en photos

Petit stop au café-plage du Spoutnik 

-Séance photo argentique avec Mehdi
  > L'équipe des jeunes au complet ; le Jury des Jeunes (8) ; les jeunes critiques (5) 


- Séance photo argentique avec Mehdi

 - Séance photo argentique avec Mehdi