samedi 30 janvier 2016

30 janvier 2016 | Critique de Sophie Oltramare

Mate-me por favor | Anita Rocha da Silveira
Brésil | 2015 | 101'


Écrit et réalisé par Anita Rocha da Silveira, "Mate-me por favor" raconte à la fois une série de meurtres à Rio de Janeiro et l’amitié de quatre jeunes filles fascinées par la vie et la mort. Bien que le scénario soit assez dur et certains plans dérangeants, j’irais volontiers revoir ce film, car même sans m’identifier aux personnages je me sentais concernée par l’histoire qui m’était montrée. J’étais sans cesse à la recherche des réponses aux questions posées par le long-métrage. Celui-ci aborde en effet des thèmes difficiles, comme les rivalités, les meurtres, le viol, la jalousie, les parents absents de l’éducation de leurs enfants, tout cela soigneusement mélangé dans un tourbillon autour de Bia, interprétée par Valentina Herszage dont la performance et le talent sont à saluer. 


C’est un film qui fonctionne bien, le rythme ne retombe jamais et c’est à la fois intéressant et divertissant. Tous les personnages sont comme contaminés par une peste: une maladie grandit en eux et les rend violents, ne les laissant paraître que sous leur plus mauvais jour. Un scénario original, une mise en scène de jeunes actrices fort talentueuses, un montage qui nous permet de remettre en question certaines scènes et aspects du film, voilà pour moi une combinaison gagnante. Pour reprendre une citation de la mystérieuse et incernable Bia:  « le sang c’est la vie ». Ce film est sanglant et vous ne regretterez pas d’être allés le voir.

30 janvier 2016 | Critiques de Sarah Vorms

The Blue Hour | Anucha Boonyawatana
Thaïlande | 2015 | 96'


"The Blue Hour", qui fait référence à l'heure bleue, est un moment entre le jour et la nuit où le ciel devient complètement foncé. Certains pensent que c'est la période où on peut s'évader du quotidien pour laisser place à une ambiance calme et reposante. En effet, "The Blue Hour" débute avec un univers apaisant où les paysages et la beauté de l'image sont mis en avant. Les effets sonores nous permettent de plonger plus facilement dans le film, que ce soit par les bourdonnements des insectes ou par les coups de feu. Les deux jeunes garçons rejetés de la société à cause de leurs homosexualité semblent s'être bien trouvé. Accompagné par une musique très bien choisie, le film nous dévoile une belle histoire d'amour mais la fin reste cependant des plus inattendues! Un passage du romantisme au surnaturel nous montre à quel point le spectateur ne peut deviner les événements futurs. 



L'étage du dessous | Radu Muntean

Roumanie | 2015 | 93'

Cette année à Black Movie, c'est le cinéma roumain qui est à l'honneur ! Grâce à "L'étage du dessous", Radu Muntean nous aide à comprendre la mentalité roumaine après la prise du pouvoir par les communistes en 1989. A cause de cette éducation, le protagoniste préfère se taire plutôt que de dénoncer le meurtre odieux auquel il a pratiquement assisté. Ce père de famille de la classe moyenne refuse de bouleverser son quotidien qui lui sert de refuge face aux rebondissements soudains de la vie. C'est seulement plus tard qu'il réalise qu'il n'a p as fait les bons choix et se retrouve coincé dans une situation peu confortable qui le force à fréquenter le meurtrier de sa jeune voisine. Son monde est changé mais son côté "battant" l'aidera à se défaire de ses problèmes. Bien que le film fut long, on peut souligner l'excellent jeu d'acteur du protagoniste et des autres acteurs. 


Mediterranea | Jonas Carpignano
Italie | 2015 | 93'

Jonas Carpignano a réalisé un long métrage à cheval entre le film et le documentaire. Avec tous les gros plans et la manière dont les personnages sont mis en avant, le cinéaste italien traite d'un sujet difficile dont on préfèrerait ignorer les conséquences. Inspiré de la révolte à Rosarno en 2010, "Mediterranea" dévoile les problèmes d'intégration que subissent deux frères en Italie. Dans un monde où le moindre centime est pris comme un trésor, la mort guette à tous les coins de rue, à la recherche de sa prochaine victime, que ce soit en Italie, en Libye ou au Burkina Faso. Même si l'un des deux s'adapte plus vite que l'autre et que beaucoup de choses les opposent, les deux personnages se complètent et ne peuvent vivre l'un sans l'autre.



30 janvier 2016 | Critique de Hervé Ossent

Clever | Federico Borgia & Guillermo Madeiro
Uruguay | 2015 | 83'

"Clever", des réalisateurs uruguayens Frederico Borgia et Guillermo Madeiro, est une comédie satirique avec un air de parodie. C’est l’histoire d’un homme nommé Clever, adepte de la musculation, prof de taekwondo, divorcé et père d’un fils adolescent. Un jour, alors qu’il est dans sa Chevette de collection en compagnie de son fils, il aperçoit dans une propriété une voiture tunée avec une carrosserie couverte de flammes. Clever tombe littéralement amoureux de ce chef-d’oeuvre du tuning et n’a plus qu’une seule chose en tête: trouver l’artiste qui a peint ces flammes afin de lui demander de faire de même sur sa voiture. D’autant plus qu’un concours de voitures tunées aura bientôt lieu. Il commence alors une petite enquête pour le trouver. Mensonges et fausses pistes lui feront face jusqu’à ce qu’il trouve un agent de police apte à lui répondre. Clever doit rouler un long moment jusqu’à un petit village portant le nom de Las Palmas. Et c’est dans une salle de musculation qu’il trouve l’artiste en question: un body-builder. Commence alors une relation à la fois drôle et étrange entre les deux protagonistes…

Le film commence avec un gros plan sur la bouche d’un vieil homme faisant de la buée sur les verres de ses lunettes afin de les nettoyer. J’ai trouvé ce premier plan assez drôle et tout de suite compris à quel type d’humour j’allais assister pendant une heure et demie. Il y a plusieurs clins d’œil à d’autres genres cinématographiques par exemple le western: lors d’un bras de fer entre Clever et le gérant d’un bar, les cinéastes filment les visages des deux hommes en gros plan, ce qui rappelle les scènes de duels entre cowboys. Une musique très courte où l’on entend un sifflement ou une harmonica, ressemble à la musique du compositeur Ennio Morricone pour le film « Le bon, la brute et le truand » (Sergio Leone, 1966). J’ai aimé une autre scène qui m’a fait rire: on voit Clever en train de donner son cours de taekwondo et en même temps qu’il fait les gestes dans le vide, les autres l’imitent en laissant sortir à chaque coup un petit cri. En temps réel, ces cris sont censés impressionner l’adversaire mais dans cette scène ils sont plus que ridicules et vous garantissent le sourire. Les acteurs sont tous très bons et attachants. Le body-builder a l’air d’un gros ours adorable malgré sa carrure plutôt impressionnante et le personnage de Clever ressemble à un caïd raté ayant un bon cœur. 

On ne s’ennuie pas une seconde devant ce film et quasiment chaque plan a quelque chose d’amusant: que ce soit un personnage à l’apparence loufoque en train de manger une glace au vin rouge, une voiture qui pétarade, Clever faisant un bras de fer ou encore notre body-builder entrain de jouer du piano à torse nu, tous les ingrédients d’une bonne comédie sont présents dans ce long-métrage uruguayen que je conseille vivement à toute personne voulant passer un agréable moment.

vendredi 29 janvier 2016

29 janvier 2015 | Critiques de Sarah Vorms

Clever | Federico Borgia & Guillermo Madeiro
Uruguay | 2015 | 83'

Un looser nomé Clever, qui n'a pas réussi à garder sa femme, a 3 "passions" dans la vie : les arts martiaux, les voitures et la coke. Un beau jour, alors qu'il est en voiture avec son fils dont il a la garde alternée, il découvre une superbe voiture avec des flammes peintes dessus. Clever se décide enfin à entreprendre quelque chose de "productif" dans sa vie, en allant à la recherche de l'artiste qui peint ces flammes pour décorer son propre véhicule. 

Les cinéastes Federico Borgia et Guillermo Madeiro nous emmènent dans un univers drôle et agréable grâce à leur scénario assez simple mais très séduisant grâce à la diversité des personnages qui sont assez loufoques. La caméra filme en gros plans le crâne chauve du protagoniste principal, le montage propose de magnifiques champs contre-champs: le spectateur ne peut que se laisser emporter par l'histoire. 

Les situations que vit Clever sont parfois tellement gênantes et absurdes qu'elles en deviennent drôles. Cet humour rappelle le comique de situation utilisé dans La panthère rose de Blake Edwards qui fonctionne à merveille. C'est un film très plaisant qui nous fait découvrir également de jolis endroits en Amérique du Sud, avec le petit village perdu de Las Palmas où Clever fera des rencontres toutes plus bizarres les unes que les autres ! Avec les couleurs plutôt chaudes, on s'imagine très bien en vacances en train de passer un bon moment. La séquence que j'ai préférée est celle où la caméra suit en contre-plongé Clever, deux policiers et leurs balancements pendant qu'ils marchent comme s'ils dansaient ensemble. 

Nottons encore l'ironie du titre qui en anglais signifie "intelligent, malin" alors que le protagoniste semble plutôt ramolli. Nous avons eu la chance d'avoir pu voir un film de ce genre au Festival Black Movie car celui ci apporte vraiment un plus. 



Mate-me por favor | Anita Rocha da Silveira
Brésil | 2015 | 101'

Bia, 15 ans, fait du "bocca bocca" sur les lèvres d'une jeune fille inanimée et ensanglantée au milieu d'un champ désert . Il fait jour et la journée semblait plutôt normale jusqu'à cette affreuse découverte. Avec ses amies, Bia passe son temps libre à faire des jeux inspirés du tueur en série qui sévit dans le quartier. La forte présence de sang fait référence au titre du film et on peut faire un parallèle avec les blessures que chacune d'entre elles a au visage. Les cheveux noirs et le teint plutôt clair de Bia peut faire penser à un vampire à cause de son étrange attraction envers la mort et le sang. Elle s'éveille à la sexualité mais reste cependant en lien avec l'église évangéliste en allant à la messe. Les scènes de messe paraissent ironiques tant le personnage de la pasteure semble ne pas coller avec l'image qu'on s'en fait. On remarque que la réalisatrice s'est inspirée d'un univers "d'jeuns" notamment dans la scène où un groupe de collégiens danse comme dans un clip vidéo d'aujourd'hui. Même si Bia est un personnage très difficile à comprendre, son frère est tout aussi particulier, à chercher la trace d'une ancienne copine qui semble avoir coupé tous les ponts. Bia et son frère Joao sont seuls, livrés à eux-mêmes et une seule règle compte, celle du chacun pour soi!

La manière dont le métrage est filmé enlève tout le côté dramatique et stressant qu'on retrouve habituellement dans les thrillers, pour laisser penser qu'on se trouve dans des situations tout à fait banales qui font partie du quotidien. C'est un bon film grâce à un rythme rapide qui ne laisse pas le temps de s'endormir... On est très vite entraîné dans l'histoire avec l'envie d'en savoir plus.

jeudi 28 janvier 2016

28 janvier 2016 | Critiques de Hervé Ossent

H. | Rania Attieh & Daniel Garcia
USA, Argentine | 2015 | 97'

Rania Attieh et Daniel Garcia, deux réalisateurs américains nous livrent un film catastrophe cauchemardesque, qui laisse une sensation d’avoir fait un mauvais songe. Une météorite rentre en collision avec la Terre provoquant une cascade d’évènements perturbants, qui n’ont, à première vue, aucun lien avec le genre catastrophe au cinéma. Le film est constitué de deux histoires qui se passent en parallèle, ayant comme lien une femme s’appelant Helen. La première que l’on voit à l’écran a l’âge de la retraite et passe son temps à s’occuper d’un faux bébé. Une scène du film montre cette Helen avec d’autres femmes de son âge ou plus jeunes qu’elle, réunies dans un salon, où chacune présente son nourrisson comme s’il était vivant.
Pendant cette scène absolument malsaine, je me suis demandé comment l’être humain pouvait-il être aussi dérangé pour en arriver là. La deuxième Helen a une trentaine d’année et est enceinte. Mais elle comprendra assez vite que quelque chose n’est pas normal dans sa grossesse. Petit à petit, des éléments perturbateurs vont s’incruster dans leur vie. 

J’ai trouvé cette vision d’une catastrophe très intéressante et originale, qui n’a rien à voir avec celles d’Hollywood dont le scénario a été vu et revu et où les effets spéciaux sont le point décisif pour l’avis du spectateur sur le film. Ici, les éléments catastrophiques ne font pas partie du registre des tempêtes de glace ou des monstres gigantesques qui écrasent des villes mais tout simplement de notre quotidien, ce qui les rend bien plus troublants et inquiétants; un cheval noir seul dans la rue, un verre qui explose subitement ou encore une grossesse fantôme: tous ces faits baignent dans une atmosphère glauque et malsaine où l’incompréhensible est la seule explication. Nous sommes pris dans une sorte d’engrenage où les péripéties toutes plus extraordinaires les unes que les autres nous maintiennent sous tension jusqu’à la dernière minute. 

J’ai beaucoup aimé cette folie qui règne dans ce métrage, cette atmosphère dérangeante ainsi que le jeu d’acteur. Mais j’ai trouvé que c’est un film (un peu trop) compliqué: tout semble n’avoir aucun sens et aucune signification, qui renforce le côté cauchemardesque du film, mais qui empêche une certaine compréhension du scénario, ce qui, par conséquent, m’a frustré. L’esthétisme du ce film m’a beaucoup fait penser au film « Réalité » de Quentin Dupieux, ainsi qu’à son histoire où l’on se demande si ce qui se passe a vraiment une signification. "H." fait partie de ces films qui sont des expériences cinématographiques, qui se regardent pour le plaisir de l’image et de l’originalité. Je conseille vivement ce film pour tous les amateurs de ce genre, qui sont à la recherche d’un film qui ne laisse pas indifférent et qui promet quelques nuits de réflexion.


Coming of Age | Teboho Edkins
Afrique du Sud | 2015 | 63'

"Coming of Age", de Toboho Edkins, fait partie des films documentaires qui m'ont déplu. Le réalisateur sud africain nous montre quatre adolescents, deux garçons qui sont frères et deux filles qui sont meilleures amies, qu'il a suivi pendant un certain temps dans la montagne-royaume du Lesotho. Ce film documentaire nous offre certes de somptueux paysages de montagnes, mais j'ai trouvé qu'il manquait profondément d'un scénario. Selon moi, Toboho Edkins filme sans vraiment d'intérêt un garçon âgé d'une douzaine d'années, qui s'occupe de son troupeau de moutons. Il en est de même pour les deux amies, filmées en train de discuter ou de s'amuser. On apprend qu'une des deux fillettes a de plutôt bons résultats à l'école et fait partie du top dix des meilleurs élèves de son école, qui peuvent choisir d'aller dans un collège en plaine. 

"Coming of age" est assez court (63min) et ne nous montre à aucun moment la suite du parcours scolaire de la petite fille, ainsi que l'histoire des autres personnes présentes dans le film. Il n'y a aucun entretien face caméra, si ce n'est deux plans (sauf erreur) où une veille dame (la cheffe du village) parle à la caméra sans la regarder. On s'imagine bien qu'elle répond à une question du réalisateur, mais on entend à aucun moment le réalisateur. Il y a quand même eu une scène que j'ai trouvé impressionnante et intéressante: le grand frère du petit berger passe une sorte de rite où vêtements extravagants et chants traditionnels se rencontrent. Un groupe d'hommes se mettent à chanter avec des voix extrêmement graves qui font penser aux chants des moines tibétains. J'ai déjà vu des films documentaires qui m'ont plu, car ils m'ont appris quelque chose. Dans "Coming of Age", on n'apprend rien sur les habitants du village, filmés durant leur routine. Le documentaire est mal construit; il devrait y avoir une interaction entre les protagonistes et le cinéaste et des commentaires du réalisateur en voix-off. Je me suis ennuyé durant la séance. C'est dommage car je suis persuadé que les habitants du Lesotho ont beaucoup de choses intéressantes à nous faire partager. 



mercredi 27 janvier 2016

27 janvier 2016 | Critiques de Valérie Rossier

The Blue Hour | Anucha Boonyawatana
Thaïlande | 2015 | 96'

The Blue Hour est un crossover gay et fantastique. Un film assez lent dans lequel on apprécie de belles séquences aux couleurs pastels. Deux ados s’aiment, malgré les réticences de leurs parents. Tout est beau. Attention cependant aux apparences, dans un monde aux aspects banals se mêlent des petits éléments étranges qui cassent cette vie tranquille: une décharge abandonnée, une maison vide et à la réputation hantée, des coups de feux imprévus… J’ai surtout apprécié le son de la nature, le silence et les musiques planantes qui m'ont transporté dans cet univers hors du temps, comme dans des cartes postales parfois. On est concentré sur les protagonistes, qui nous touchent par leur sensibilité, sans savoir vraiment où ils sont, et à quelle époque. Avis aux amateurs de frissons et de surprises !


Necktie Youth | Sibs Shongwe-La Mer
Afrique du Sud | 2015 | 86'


Dès le début de ce film, nous sommes plongés dans cette jeunesse sud-africaine faussement dorée. Leur quotidien ? L’école, la famille, les fêtes et les potes. On pourrait penser que ce sont des personnes simplement superficielles, mais on remarque vite, après un événement dramatique, que toute cette bande commence à se remettre en question. Ils se demandent comment ça a pu arriver, quelles sont leurs véritables relations, la vie, la mort, l’amour… Leur petit monde qui semblait parfait se retrouve à devoir faire face à des moments très sombres et même violents. Je me suis parfois retrouvée dans ces réflexions que les acteurs du film, des amis dans la vraie vie se posent. Un film qu’on écoute facilement pour ces dialogues tous simples entre deux amis et qu’on regarde avec beaucoup de plaisir dans les moments où les gens s’amusent. Des plans en noir et blanc qui font penser à des photos dans les vieux albums, des interviews sérieuses, mais aussi des flashs back colorés sur une jeunesse post-apartheid heureuse font un joli mix. Ce film m’a touché et amusé, sans aucun doute à voir et à revoir.



Mediterranea | Jonas Carpignano
Italie | 2015 | 110'

L’immigration est sans aucun doute l’un des thèmes les plus vus de ces dernières années. Grâce à ce film on peut mettre une image sur tous ces mots. On est projetés dans une dure réalité et avec  la caméra portée on vit en sensation le voyages des protagonistes en quête d’une vie meilleur. Très touchant, très proche visuellement et émotionnellement. Leur vie nous est dévoilée avec le pire et le meilleur. Il y a des retrouvailles avec de vieux amis, la musique et les danses, mais aussi le racisme, les révoltes et la violence. Une fiction qui nous rapproche d’une réalité qu’on voit rarement dans notre monde privilégié.






H. | Rania Attieh & Daniel Garcia
USA, Argentine | 2015 | 97'

Sortir de ce film, c’est comme sortir d’un rêve dont ont a de la peine à se rappeler, à rattacher les bouts. Un rêve dans lequel des gens disparaissent, des éléments mythologiques apparaissent, des nuages bizarres sont omniprésents… D’ailleurs, c’est dans un nuage qu’on se plonge avec des sons étranges qui font siffler nos tympans et des images claires et cotonneuses qui se mettent même à crépiter. Les personnages aussi nous livrent un spectacle mystérieux dans leurs vies parallèles aux détails sombres. Si je devais mettre deux adjectifs ce serait beau et étrange. Plongés dans un monde apocalyptique toute la normalité de notre quotidien est transformée. C’est sans doute un film à voir au moins une fois.



  The Lobster | Yorgos Lanthimos
Grèce | 2015 | 118

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En quel animal voudriez-vous être transformé si vous ne trouviez pas de partenaire après 45 jours ? Voici une question qui est posée à tous les célibataires contraints de trouver l’âme-soeur. Dans cette vie parfaitement calculée, des camps s’opposent et la violence est belle est bien là. En tout cas c’est sûr, le titre original de ce film colle sans aucun doute à l’univers sans dessus-dessous qui nous est livré. J’ai eu du plaisir à regarder ce film, mais il y a quelques moments crus, où l’ironie s’immisce, qui m’ont laissée perplexe. A côté de l’humour des personnages aux aspects robotiques, on arrive à se poser des questions sur une société totalement contrôlée et où les sentiments sont réduits à une simple formalité.