mardi 21 janvier 2014

21/01 CRITIQUES DE ANNE HOAREAU


Funeral at Noon

ADAM SANDERSON

Le soleil tape sur l'enterrement d'une institutrice du village. Hagar Erlich y assiste au côté de son mari, cet homme pour qui elle semble avoir la plus grande indifférence. Bientôt naît une amitié entre la jeune épouse et son petit voisin, partageant ensemble une fascination pour un mystérieux soldat. 
Dès les premières minutes du film, une insoutenable langueur transparaît dans la démarche raide, un peu gauche, de la jeune femme. Qui est-elle ? Que se passe-t-il derrière ce visage impénétrable ? Une seule certitude, tout au long du film, on a envie de la secouer pour lui arracher une réaction. Il faut saluer l'interprétation : on devine, sous une façade impassible, une tempête intérieure, une retenue frustrante. On vacille entre compassion et envie de lui mettre une bonne claque pour la réveiller. Un film fluide et communicatif, où les visages parlent plus que les mots. On vibre au fil des émotions, entre attentes frustrées et tensions sexuelles. Je ne sais pas si c'est un film que je reverrai volontiers, mais en tous cas une chose est sûre : il ne laisse pas indifférent. Chapeau l'artiste. 


Anne Hoareau, Collège Emilie Gourd.





Deported

RACHELE MAGLOIRE et CHANTAL REGNAULT

Un documentaire sur le cauchemar vécus par les expulsés Haïtiens, les Déportés,  renvoyés dans "leur pays" après avoir commis crimes ou délits, livrés à eux-même dans ce monde qui n'est pas tout à fait le leur, ni tout à fait étranger.
L'esthétique de l'image n'est pas la priorité de ce documentaire. Hormis quelques séquences très poignantes et émouvantes,  les prises de vue sont cash, sans fioriture, on s'attend à un reportage et c'est bien un reportage qui se déroule sous nos yeux. Mais dans ce cas précis, je pense que l'austérité sert le documentaire. C'est un choix judicieux, qui focalise l'intérêt sur le sujet. Et quel sujet ! En sortant de la salle, je ne peux pas dire que j'ai été convaincu par la position du réalisateur/de la réalisatrice, ou au contraire révolté. On reste sans voix, et c'est astucieusement manoeuvré, car en effet, ce sujet brûlant ne permet pas de nommer "un méchant et un gentil". Qui est coupable, qui est victime, on ne peut se positionner. L'un des protagonistes est tout particulièrement percutant, et rien que pour ses interventions, je trouve le documentaire génial. Il dérange, car on ne peut s'asseoir dans la position confortable de celui qui a tranché son avis. Un vrai coup de poing. J'ai eu du mal à identifier un début, un milieu et une fin, mais à y réfléchir à deux fois, c'est normal : ces déportés n'auront vraisemblablement pas de fin heureuse, comment pourrait-on en fixer une à ce documentaire ?


Anne Hoareau, Collège Emilie Gourd. 

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