mardi 21 janvier 2014

21/01 CRITIQUES DE CLARA MUGA EZQUERRA

Deported

RACHELE MAGLOIRE et CHANTAL REGNAULT 

Deported est un documentaire qui met en lumière le problème de la double peine subie par les criminels haïtiens expatriés aux Etats-Unis. Non seulement ils purgent une peine aux USA, mais ils sont également ramenés en Haïti dès leur sortie de prison. 

J'ai trouvé ce film intéressant car il évoque les sujets tout à fait actuels que sont la gérance de la criminalité lorsqu'elle est perpétrée par des étrangers et le conflit identitaire que peut ressentir un expatrié qui a peu connu son pays d'origine. Les portraits de déportés sont divers et variés, exception faite des femmes. N'y a-t-il donc aucune déportée ? C'est dommage. Selon moi cela aurait apporté un plus au documentaire. Néanmoins les réalisatrices ont eu la très bonne idée d’insérer des de parents de déportés, habitant toujours aux Etats-Unis, qui vivent la séparation tantôt comme un moyen de couper les ponts, tantôt comme un déchirement. Un des moments les plus émouvants du film est la première conversation téléphonique entre un homme déporté depuis peu et sa soeur restée aux USA. On ressent très bien l'émotion contenue dans leurs paroles. 
Cependant j'ai été choquée de voir que peu des déportés interviewés semblaient se repentir de leurs crimes, même s'il s'agissait d'un « petit délit ». Je trouve cela un peu trop facile de simplement dire que la perverse société américaine est l'origine de tous les maux. 
En tout cas, ce documentaire donne matière à réfléchir.

Clara Muga Ezquerra, Collège Madame de Staël




El Resquicio

ALFONSO ACOSTA

Tomás est un adolescent colombien. Sa soeur Marcela, avec qui il était très proche, meurt dans des conditions brumeuses lors d'une fête déguisée. Suite à cet événement, on retrouve Tomás un an plus tard, venu passer des vacances en famille dans une grande maison à l'orée d'une forêt. Ce qui devait être l'occasion de se reposer tourne vite au drame. 

Difficile de classer cette fiction d' Alfonso Acosta dans un genre en particulier. Le réalisateur nous livre un long-métrage où les personnages parlent beaucoup mais échangent peu. La mère, dans le déni, cache sa maladie. Les autres ne tardent pas à fuir ce huis clos destructeur, délaissant cette femme. Lors de la prise de parole du réalisateur après la séance, ce-dernier a expliqué que cette atmosphère peu communicative et selon lui nocive est propre à sa ville d'origine, Bogota. 
Outre l'absence de communication, on retrouve la figure de la maison et celle de la forêt, avec toutes les fantaisies qui les accompagnent tels que les sorcières et autres gnomes. 
Je n'ai pas spécialement apprécié cette fiction, dont le récit, fort en relations incestueuses et mal-être des personnages m'a laissé un goût amer. Le rôle du jeune garçon roux reste encore pour moi un mystère, là où les membres de cette famille se suffisent à eux-mêmes en matière d'avancement du récit. La bande son est également un peu décevante. La musique annonçait bien à l'avance la détérioration de la situation, qui devenait par conséquent un peu prévisible. 
Cependant la qualité visuelle des plans est bonne et cela met en valeur autant les visages tourmentés des personnages que la nature environnante. 
Amateurs d'histoires rationnelles s'abstenir.

Clara Muga Ezquerra, Collège Madame de Staël

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